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Moratoire sur la Dette des pays en voie de développement, la montage accouche d’une souris

dimanche 19 avril 2020, par Mcoul

Annonce d’un moratoire sur la Dette des pays en voie de développement par le G20 face à la pandémie du COVID-19.

« La MONTAGNE ACCOUCHE D’UNE SOURIS »

En réponse à la pandémie du coronavirus, le 19 mars 2020, les ministres africains des Finances et l’Union africaine appelaient à « l’exonération des paiements d’intérêts sur la dette et les obligations souveraines » d’un montant de 44 milliards de dollars et la constitution d’un fonds supplémentaire de 50 milliards de dollars pour faire face au report du paiement des intérêts de la partie non-annulée de la dette africaine.
Le 23 mars, David Malpass, président du groupe de la Banque mondiale, appelait à « alléger la dette des pays les plus pauvres ». Quelques jours plus tard, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelait l’Afrique à prendre des mesures pour protéger la population face à la propagation du virus.

Aussi la directrice du FMI Christalina GEORGIEVA annonça l’allègement immédiat des services de la dette de 25 pays pour faire face à la pandémie COVID-19. Ensuite, le G20 a annoncé un moratoire pour le payement du service de la dette de 77 pays.
Le président français Emmanuel Macron dans son discours à la nation est favorable à l’annulation massive de la dette africaine.
De même, le Pape François lors de sa bénédiction pascale a demandé aux pays riches d’annuler la dette des pays les plus pauvres.

Pourquoi les dettes africaines reviennent de façon récurrente dans le débat international comme l’illustration de la compassion du reste du monde à l’endroit de l’Afrique ?

Cet appel des Ministres des Finances était tout aussi légitime que mesuré. Légitime d’abord, avec une dette extérieure publique qui a doublé entre 2010 et 2018, passant de 160 milliards $US à 365,5 milliards $US. l’encours de la dette du Mali était à la date du 31 décembre 2018 à 3 555 286 000 f CFA (plus que le budget de l’Etat), soit 186 292f CFA par habitant.

Ensuite, un appel mesuré, car les pays du continent risquent de subir de pleins fouet les effets de la crise sanitaire. Très largement dépendants de leurs revenus tirés de l’exploitation et l’exportation des matières premières, les cours se sont effondrés ces dernières semaines.

Malgré les annonces successives, il n’y aura pas d’annulation massive de la dette des pays pauvres mais seulement un moratoire.

Sur un total de 32 milliards de dollars « le moratoire obtenu au niveau des créanciers bilatéraux (12 milliards) et des créanciers privés (8 milliards), soit un total de 20 milliards de dollars et concernera 40 pays en Afrique dont 19 éligibles.
Ces annonces ne sont pas synonymes d’annulation totale et inconditionnelle de la dette car en vérifiant on se rend compte que les créanciers seront bel et bien remboursés. Cet accord ne réduit pas le stock ou le fardeau de la dette, il ne fait que reporter les paiements. Ce moratoire ne permettra pas aux pays pauvres de faire face à la situation sanitaire en vue d’acheter du matériel médical et embaucher du personnel.

La suspension est neutre en VAN (valeur actuelle nette de la dette), ce qui signifie que les créanciers ne subissent aucune perte sur la valeur des paiements différés au moment où ils auraient dû être payés.

Tandis que le continent africain se dirige vers une catastrophe humanitaire et sanitaire avec des besoins urgents en financement ; l’enjeu est de rompre avec le consensus néolibéral pour enfin rendre effectif le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Pour ce faire la Coalition des Alternatives Africaines Dette et développement (CAD-Mali) propose de :

  1. Réaliser un audit intégral de la dette des pays pauvres notamment le Mali avec une participation citoyenne active en vue de déterminer les parties illégitimes, illégales, odieuses et insoutenables ;
  2. Annuler immédiatement et sans aucune forme de conditionnalité l’ensemble de la dette extérieure publique du continent africain jugée illégitime, illégale, odieuse et insoutenable ;
  3. Affirmer le droit à des réparations et/ou compensations aux peuples victimes du pillage colonial et de la spoliation par le mécanisme de la dette ;
  4. La suspension du paiement des prêts bancaires des ménages et des microcrédits sans majoration d’intérêt et de pénalités de retard jusqu’à la disparition définitive du coronavirus.

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