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Déclaration sur la répression des immigrants africains.

lundi 31 octobre 2005, par cadmali

L’Europe se ferme et impose aux pays de l’Afrique sub-saharienne l’ouverture.

L’OMC (organisation mondiale du commerce) et l’AMI (accord multilatéral sur les investissements) porteurs de cette ouverture sont deux institutions au service des multinationales depuis les années 1990. Les pays de l’Afrique Subsaharienne, malgré leur potentialité en ressources naturelles, sont en majorité classés PPTE (pays pauvre très endettés) par la Banque Mondiale et PMA (pays moins avancés) par l’ONU suivant des critériologies donnant l’illusion que l’Occident peut proposer/imposer sa manière de vivre, de penser, de produire, de consommer...

Avec les deux décennies de PAS (Programmes d’Ajustement Structurels) la quasi-totalité des pays de l’Afrique Subsaharienne se sont désengagés de leur responsabilité de reproduction sociale en adoptant l’ option d’économie (néo) libérale prônée par l’Union Européenne, les USA , FMI , et la BM.

Ainsi les clauses conditionnelles des accords d’échanges commerciaux notamment les APE, CSLP et AGOA imposant aux pays de l’Afrique Subsaharienne de se libéraliser, de se privatiser et de se déréguler, représentent les causes profondes du blocage de leur processus de développement endogène.

Les négociations sur ces accords très déséquilibrés, exigeant aux pays de l’Afrique subsaharienne d’ouvrir leurs marchés aux entreprises multinationales du Nord, ont aggravé leur situation de surendettement. Ces pays dont le Mali ont été appauvris et le chômage s’est pointé au quotidien des préoccupations de la population notamment les jeunes.

Un nombre important de ces jeunes, face à leur situation d’insécurité sociale , économique et de désespoir, et face aux accords de partenariats qui ne tiennent pas compte de l’être humain, optent pour la solution alternative : l’immigration internationale. Ainsi plusieurs d’entre eux empruntent les chemins dangereux du Sahara et les enclaves espagnoles de Ceuta et de Melilla à partir du Maroc entre autres.

Ces fils d’Afrique, dont on reproche comme crime le fait d’avoir nourri l’imaginaire migratoire, sont constamment objets de tuerie, de répression et de refoulement par les pouvoirs publics méditerranés. Ce rôle de sous-traitance, en échange d’aide public au développement et de soutien à leur politique d’oppression contre leurs peuples n’honore pas ces pays. De sources bien informées, l’Union Européenne s’apprête à verser une somme de 40 millions d’Euros au Maroc contre un engagement fort et clair dans la lutte contre l’immigration vers l’Europe.

Cette Europe néolibérale donneuse de leçons de démocratie et de gouvernance, fait semblant d’ignorer sa responsabilité dans le délabrement social et économique de l’Afrique, cause principale de l’immigration économique.

Selon la CNUCED, « entre 1970 et 2002, l’Afrique Subsaharienne a reçu 540 milliards de dollars US en prêts , mais bien qu’elle ait remboursé près de 550 milliards de dollars en principal plus intérêts, elle affichait encore un encours de dette de 295 milliards en 2002  ». Ce qui signifie que l’Afrique Subsaharienne transfert de ressources vers le Nord et non le contraire. Il y a lieu de signaler aussi les stratégies de pillage et spoliation du Nord à travers la hausse des taux d’intérêt (de l’ordre de 7% en 1970 à 15% en 1980) et la chute des cours des matières premières (le prix kg de la fibre de coton était de 216 cent en 1980 a passé à 110 % le Kg en 2001). Ces principes iniques dans les relations internationales sont les principales facteurs explicatifs du surendettement et les crises de la dette des années 1973 et 1982.

Cette Europe raciste, se livre à des pratiques criminelles, de violation des droits humains sur des milliers d’immigrants africains avec la complicité des pouvoirs publics africains.

La Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement (CAD- Mali), attristée par la mort de dizaines d’Africains tombés sous les balles criminelles, les centaines de blessés et les milliers de rapatriés en violation totale des conventions internationales et de Genève sur l’immigration, le droit d’asile, contre la torture et la libre circulation des personnes et des biens :

 Interpelle les pouvoirs publics africains notamment le Gouvernement du Mali à se démarquer de toute Politique de coopération confondant immigration et terrorisme telle que prônée par l’union européenne ;

 S’oppose à la suppression des contrôles sur les prix à l’importation prônée par les APE à travers l’Accord de Cotonou, car facteur de surendettement, de chômage et de baisse de revenu national pour la prise en charge des services publics ;

 Exige le dédommagement de tous les émigrés ayant fait l’objet de répression sauvage de la part des armées marocaines et espagnoles ;

 Appelle les pays de l’Afrique Subsaharienne à se démarquer de toute politique de coopération qui, contrairement au processus de Barcelone en 1995, leur impose des conditionnalités migratoires et sécuritaires qui violent les Doits Humains et Démocratiques internationaux.

Oui aux échanges commerciaux réciproques équitables !

Oui à la circulation des Personnes et des Biens !

Non à la fermeture de l’Espace Schengen et au rôle de sous traitance dévolu au Maghreb !
Bamako le 20 octobre 2005
Le Secrétariat National
CAD-Mali

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